Le processus de préparation du budget d’Etat pour l’exercice 2024 s’est déroulé dans un
environnement économique international marqué toujours par les séquelles de la crise sanitaire de la
Covid-19 auxquelles s’ajoutent celles de la crise en Ukraine occasionnant une flambée des prix et un
ralentissement de la production mondiale.
Selon les perspectives révisées de juillet 2023 du FMI, la croissance de l’économie mondiale
devrait s’établir à 3,0% en 2024, soit le même niveau attendu qu’en 2023. L’inflation mondiale a été
revue à la baisse, passant de 6,8% en 2023 à 5,2% en 2024 du fait de la baisse des cours
internationaux des produits de base et le resserrement des politiques monétaires. Elle devrait atteindre
2,8% dans les pays avancés et 6,8% dans les pays émergents et les pays en développement en 2024,
contre respectivement 4,7% et 8,3% en 2023.
Dans les pays avancés, la croissance devrait baisser à 1,4% en 2024, soit 0,1 point de moins
qu’en 2023. L’inflation restera faible avec une tendance baissière entre 2023 et 2024, soit
respectivement 4,7% et 2,8%.
Aux États-Unis, la croissance du PIB se situerait à 1,8% en 2023, soit 0,2 point de
pourcentage de plus que le niveau prévu dans les Perspectives Economiques Mondiales (PEM) d’avril
2023. La tendance à la baisse du rythme de l’activité devrait se poursuivre en 2024 où il est attendu
seulement 1% de croissance de la production.
Dans la zone euro, la croissance devrait passer de 0,9% en 2023 à 1,5% en 2024, avec une
révision à la hausse de 0,1 point de pourcentage par rapport à l’édition d’avril 2023 des PEM.
Dans les pays émergents et pays en développement, la croissance devrait être globalement
stable sur la période 2023-2024, passant de 4,0% en 2023 à 4,1% en 2024 tandis que l’inflation
poursuivra sa tendance baissière, passant de 8,3% en 2023 à 6,8% en 2024.
En Chine, la croissance devrait s’établir à 5,2% en 2023, en lien avec la réouverture complète
du pays, avant de fléchir à 4,5% en 2024 en raison, notamment, de la perte de dynamisme des
entreprises et la lenteur des réformes structurelles.
En Afrique subsaharienne, la croissance devrait ralentir à 3,5% en 2023 avant de remonter à
4,1% en 2024. Quant à l’inflation annuelle moyenne, elle connaîtrait une diminution, passant de 12,2%
en 2023 à 9,6% en 2024.
Dans la zone UEMOA, malgré un contexte sécuritaire, sanitaire, politique et économique moins
favorable, les pays de l’UEMOA devraient connaître une croissance économique solide en 2023 et en
2024.
Ainsi, en 2023, la zone devrait s’attendre à un taux de croissance économique de 6,1 % qui
pourrait se raffermir davantage en atteignant 7,4% en 2024. L’inflation moyenne pourrait baisser,
passant de 3,7% en 2023 à 2,1% en 20242.
Toutefois, avec les multiples crises politiques et institutionnelles dans la région et la persistance
de la crise en Ukraine, ces perspectives seront probablement affectées, ce qui risque de renchérir
davantage les prix des produits alimentaires et énergétiques, et de provoquer le resserrement des
conditions financières et la contraction des flux de capitaux étrangers dirigés vers la région.
La croissance économique devrait atteindre 5,0% en fin 2023 après seulement 3,7%, en 2022
en raison des effets combinés des sanctions économiques et financières prises par les institutions
régionales (CEDEAO et UEMOA), de la crise sécuritaire et celle en Ukraine. En 2024, la croissance
devrait se raffermir et s’établir à 5,1%. La croissance économique serait soutenue dans tous les
secteurs d’activités, avec comme principaux moteurs les secteurs primaire et tertiaire.
En effet, le secteur primaire, représentant 37,1% du PIB, enregistrerait une croissance de 5,4 %
en 2024 contre 6,1% attendue en fin 2023. Il contribuerait à la croissance du PIB réel à hauteur de 2,0
points de pourcentage, porté principalement par l’agriculture d’exportation (+9,5%), les activités
extractives (+6,5%) et l’agriculture vivrière (+6,5%).
